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Ateliers formation 2019-2020 : la synthèse des projets réalisés

22/09/2020

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Retour sur les ateliers pédagogiques 2019-2020 : de riches expériences pédagogiques et un lien conforté avec les territoires de montagne

Huit ateliers de formation portés par le Labex ITTEM ont pu être conduits sur l’année 2019-2020 et malgré les contraintes sanitaires imposées, sur des thématiques et territoires variés donnant lieu à des expériences pédagogiques créatives et innovantes : dispositifs de médiation scientifique, jeux de rôle, procès fictif…

Quand on parle du loup
La présence de l’animal dans nos massifs cristallise les tensions et braquent les esprits. Face aux polémiques suscitées, existe-t-il des chemins de traverse pour penser le sujet sereinement et imaginer des solutions pérennes et socialement acceptables ? Des étudiants du Master Communication et culture scientifiques et techniques de l’UGA se sont penchés sur la question dans le cadre de l’atelier « Communication, controverses socio-scientifiques et enjeux publics en territoire de montagne » (Croscus) ; en commençant par déconstruire les préjugés lors d’une semaine d’immersion dans la vallée des Huiles, dans le massif de Belledonne, à l’écoute des acteurs du territoire de sensibilités diverses. Au terme d’un « marathon créatif collaboratif » encadré par des professionnels de la culture scientifique, ils ont ensuite imaginé des dispositifs de médiation plus ancrés dans la réalité du monde rural : jeu de piste, randonnée interactive, mallette pédagogique, exposition immersive. « La restitution finale devant un jury composé d’acteurs du territoire a montré qu’il est possible, en déplaçant nos regards et nos façons de voir, d’envisager des pistes pour construire une responsabilité collective et mettre en œuvre des dispositifs de médiation qui permettront de réapprendre à vivre avec le loup 30 ans après son retour en France », explique Mikaël Chambru (Gresec), responsable du Master et porteur du projet. Il était l’invité de l’émission « Voix des Alpes » sur RCF le 17 janvier 2020 pour en parler. Les étudiants ont raconté leur expérience sur radio Campus Grenoble.
Retrouvez l’ensemble des travaux réalisés dans le cadre de cet atelier.


Qui sont les « grands navetteurs » ?
Ils parcourent plus de 50 kilomètres par jour entre leur domicile et leur lieu de travail. Les étudiants du Master Ingénierie du développement territorial et de la transition sont partis à la rencontre de ces « grands navetteurs » du Sud Isère de la métropole grenobloise.  Qui sont-ils ? Comment comptent-ils s’adapter à la hausse du prix du carburant et aux nouvelles restrictions de circulation ? Quels sont leurs motivations, leurs besoins et leurs attentes ? L’enquête de terrain a permis de dégager quatre grands profils de navetteurs, au-delà des valeurs communes qu’ils partagent : les adaptés (« je veux, je peux, je le fais »), les attentistes (« je peux, je veux, je ne le fais pas »),  les contraints (« je voudrais, mais je ne peux pas ») et les rétifs (« je peux, mais je ne veux pas »). L’étude, conduite par 11 étudiants en partenariat avec l’Agence d’urbanisme de la région grenobloise (Aurg), a fait l’objet d’une restitution sous la forme de jeux de rôle lors d’une réunion de concertation organisée le 6 février 2020. « Des pistes d’action ont également été formulées pour repenser les mobilités dans l’agglomération, l’une des plus embouteillées et polluées de France », souligne Grégoire Feyt (Pacte), l’un des animateurs du projet.
Voir la vidéo du projet et l’article et la note de synthèse sur le site de l’AURG.

Tous coupables !
C’est le verdict prononcé par la Cour de Justice de Grenoble le 24 janvier dernier à l’encontre des étudiants de Master de l’Institut d’Urbanisme et de Géographie Alpine (IUGA) lors du procès… fictif, organisé dans le cadre de l’atelier « De l’effondrement à la résilience. Diagnostic de vulnérabilités et de ressources de la métropole-montagne", porté par Jennifer Buyck (Pacte) et réalisé en partenariat avec l'Agence d'Urbanisme de la Région Grenobloise (Aurg). Faisant face à quatre chefs d’accusation sévères – comme le trouble à l’ordre public et l’appel au démantèlement des institutions - les étudiants ont prôné un changement de cap radical du modèle économique et social actuel, s’appuyant sur les connaissances des scientifiques qui alertent sur la crise écologique, la fragilité des réseaux numériques ou la vulnérabilité des chaînes d’approvisionnement alimentaire. Coupables ? Oui, mais de n’avoir pas poussé assez loin leurs travaux pour la construction d’une stratégie de résilience territoriale. Et logiquement condamnés… à poursuivre leurs recherches !
Retrouvez les étapes de l’atelier, les documents et la vidéo du procès.

Les « étudiants-consultants » mènent l’enquête
Persévérer dans le tout-ski ? S’ouvrir aux quatre saisons ? Trouver une voie du milieu ? Ces questions taraudent aujourd’hui les habitants, élus et acteurs économiques de Gresse-en-Vercors, commune de moyenne altitude en proie au manque récurrent d’enneigement, mais pas seulement. A l’issue d’une rencontre avec le maire et l’adjoint au tourisme en octobre 2019 puis d’entretiens avec des habitants, des socio-professionnels, des touristes et des élus en janvier 2020, les étudiants du Master Stratégies Économiques du Sport et du Tourisme de l’UGA ont mis en exergue plusieurs freins dans le développement de cette station du Parc naturel régional du Vercors :  manque d’une vision partagée, clivage culturel entre les anciens habitants (« Gressois ») et les nouveaux arrivants (« Gressots »), parc immobilier vieillissant, faible visibilité touristique, carence de transports en commun… Pourtant, cette station familiale aux tarifs modérés ne manque pas d’atouts : proximité de Grenoble, cadre de vie, tissu associatif dynamique, présence d’une école primaire et d’une crèche. Alors, que manque-t-il à Gresse pour réussir son envol ? C’est la question à laquelle ont tenté de répondre les étudiants, en formulant diverses préconisations très concrètes. « Par l’intérêt manifesté par la quasi-totalité des personnes interrogées, cet atelier a témoigné une nouvelle fois de l’importance du rapprochement entre les territoires et le monde académique, ses enseignants-chercheurs et leurs étudiants », constate Rozenn Martinoia, co-porteure du projet.
Retrouvez les grandes lignes du projet et les analyses et préconisations issues de l’atelier.

A la rencontre du changement
Comment mieux comprendre les changements en cours qu’en les appréhendant directement sur le terrain ? En partant à la rencontre d’acteurs des territoires d’espaces protégés - Parc national de la Vanoise et Parc naturel régional du massif des Bauges - les étudiants de la Licence professionnelle Valorisation des produits et espaces montagnards (Université Savoie Mont-Blanc) ont observé, enquêté, interrogé. Ils ont identifié les enjeux et les initiatives concrètes mises en place dans une perspective de transition : repair café, monnaie locale citoyenne, ferme urbaine… Le travail mené dans les Bauges en partenariat avec le Parc et la plateforme initiatives-positives-bauges.fr (projet Territoire Innovant Initiatives Locales de Transition -Tiilt), porté par Nathalie Cayla (Edytem), a fait l’objet d’une synthèse, puis d’une restitution. Objectif : formuler des propositions visant à envisager la complémentarité des initiatives pour créer une dynamique globale de transition écologique à l’échelle d’un territoire, et des passerelles entre le monde associatif et le Parc.

D'une époque à l'autre
Partis trois jours en immersion sur le territoire du Vercors nord dans le cadre de l'atelier Enjeux et prospective du tourisme en montagne porté par Philippe Bourdeau (Pacte), les étudiants du Master 2 Tourisme Innovation transition à l’Institut d’urbanisme et de géographie alpine sont allés à la rencontre d’une large palette d’acteurs, pas tous sur la même longueur d’ondes, pour saisir les enjeux auxquels ils sont aujourd’hui confrontés et les pistes qui s’esquissent. Alors que les changements climatiques et sociaux ont un impact majeur sur le territoire, celui-ci est envisagé comme un laboratoire grandeur nature pour le développement de la réflexion sur la transition et sa mise en œuvre. Les étudiants ont tenté, dans leurs restitutions, de saisir la fin d’une époque et l’invention de la suivante…

A l'épreuve du risque
Comment la métropole grenobloise peut-elle appréhender les risques naturels pour mieux protéger les populations ? A la demande de Vincent Boudières, responsable de la mission « Risques » à la Métro, les étudiants de la licence Sciences humaines appliquées de l'UGA ont activé leurs neurones  pour proposer des solutions créatives, à partir de scénarios fictifs (« design fiction ») : comment imaginer l’après-effondrement d’un barrage ayant dévasté Grenoble, entre volonté de revaloriser le territoire (et si on « patrimonialisait » les ruines ?), et urgence de reloger les populations victimes sur des hauteurs où elles ne sont pas forcément les bienvenues ? Pour mieux prévenir les catastrophes, pourquoi ne pas rationaliser les réactions des populations grâce à une « puce » permettant de neutraliser la peur ? Ces ateliers, coordonnés par Sylvie Duvillard (Pacte) et Anne Dalmasso (Larhra), ont été animés par une équipe pluridisciplinaire (histoire, géographie, philosophie, sociologie, design de communication) avec laquelle les étudiants ont construit leur compréhension du sujet. Restitués sous forme de jeux de rôles, ils proposent une vision décalée révélant les enjeux sociaux cachés derrière les certitudes et les routines.

Soumis par leila.shah le mar, 22/09/2020 - 12:17