Innovation et territoires de Montagne : présentation

Le LabEx ITEM – INNOVATION ET TERRITOIRES DE MONTAGNE – est un dispositif de recherche financé dans le cadre de l’appel à projets « Laboratoire d'Excellence » 2011-2019 du programme « Investissements d'Avenir ». Téléchargez la plaquette de présentation.

Seul LabEx de sciences humaines et sociales porté par l’Université Grenoble-Alpes, il regroupe plus d’une centaine de chercheurs, issus de sept laboratoires et recouvrant un très large spectre de disciplines. Consultez ici la présentation détaillée du LabEx ITEM.

En mobilisant ces nombreux champs des Sciences Humaines et Sociales, le LabEx ITEM a pour ambition de constituer un pôle de références des recherches sur la montagne, et souhaite apporter aux territoires de montagne la capacité d’analyse et d’expertise qu’appellent les différentes formes de changement auxquelles ils sont confrontés : climat, économie, démographie, mobilité, culture, etc.

Si ces bouleversements et les incertitudes qui en découlent constitue un véritable défi, les territoires de montagne ne sont pas démunis. De tout temps, ils ont fait preuve d’innovation en mettant en œuvre des processus d’adaptation en matière économique, environnementale, culturelle et sociale. La compréhension de ces mécanismes est un enjeu essentiel pour décrypter les effets des mutations contemporaines.

L’approche du labex repose sur un partenariat étroit entre chercheurs et acteurs politiques et socio-économiques. ITEM veut apporter des réponses concrètes aux décideurs : identification des leviers d’action possibles, ressources à mobiliser ou échelle d ‘intervention appropriée. En co-construisant avec eux les projets et les méthodes d’investigation, le labex ITEM met ainsi la recherche scientifique eu service des territoires de montagne pour les aider dans l’élaboration de leur stratégie de développement

Le projet scientifique

La montagne est en avant-poste de la mise en place d’une société de la durabilité. Elle a longtemps constitué un territoire en crise, à l’écart des pôles de développement et nécessitant des politiques compensatoires. Elle connaît aujourd’hui un développement dual, avec des zones dont la forte attractivité est à réguler, et des zones en situation de précarité sociale. Elle se prête ainsi à un questionnement sur les capacités de sortie de crise, les nouvelles ressources dans un contexte post-industriel comme sur l’organisation des services lorsque les politiques distributives ne sont plus possibles. Par ailleurs, l’attractivité de la montagne est liée à ses aménités et spécificités environnementales, qui en font un espace au croisement des nouvelles demandes touristiques, résidentielles et écologiques. La qualité environnementale apparaît comme une ressource mais qui, associée à un milieu fragile, demande d’instaurer des formes de régulation et de gouvernance spécifiques.

Du point de vue environnemental, la montagne est particulièrement exposée aux effets du changement climatique. L’économie fondée sur le tourisme rend les régions montagnardes particulièrement vulnérables. Les spécificités du milieu naturel conduisent à augmenter les risques liés au réchauffement ou au dérèglement : inondations, mouvements de terrain, fonte des glaciers, pour les habitants mais aussi pour les régions environnantes. La montagne représente de ce fait un observatoire du changement global, mais aussi un possible démonstrateur de mesures préventives, protectrices ou correctrices ;

Du point de vue des enjeux internationaux, la montagne constitue un objet reconnu par les communautés politiques et les instances scientifiques. Rappelons l’Année internationale de la montagne en 2002, la Journée internationale de la montagne instituée par l’ONU, des revues scientifiques dédiées (Journal of Alpine Research /RGA, Mountain Research and Development MRD), la Convention alpine en Europe à laquelle sont adossés des réseaux de recherche (ISCAR) et de gestion (ALPARC) ou encore des réseaux citoyens (CIPRA), des programmes d’intervention structurants (Intereg espace alpin). Cette construction politique de la montagne connaît aujourd’hui un nouvel élan autour du projet d’établissement d’une macro-région européenne. Celle-ci tente d’instaurer une gouvernance originale sur une région partageant des enjeux communs de durabilité. La stratégie macro-régionale (Stratégie de l’Union européenne pour une région Alpine) met ainsi la montagne au cœur de problématiques politiques et territoriales à fort enjeu pour l’avenir de l’Europe : la recomposition régionale dans un contexte de durabilité, la gouvernance des niveaux intermédiaires, les articulations pôles métropolitains/espaces naturels, les traversées nord-sud, la définition des biens communs, la construction d’identités territoriales transnationales etc.

Cette diversité et cette richesse des enjeux, scientifiques, environnementaux, politiques, sociaux et économiques ont conduit le LabEx à poser la montagne comme un espace laboratoire, où se posent avec une acuité particulière des problèmes sociétaux de dimension globale. La question de l’innovation dans sa dimension territoriale vise à saisir les processus de changement et d’adaptation, en croisant temps long et temps court, dans une perspective multi-niveaux et dans l’interdépendance des systèmes écologiques, économiques et sociaux.