Stations de ski : Toujours plus loin... mais la résistance s'organise !

04/05/2017

Pour Pierre Lestas, président de Domaines skiables de France (DSF), cité récemment par le journal Les Échos [1] , « la station de montagne du futur sera d'abord et avant tout une station de ski. Car si les stations ont consenti ces dernières années des efforts nécessaires de diversification de leur offre, le ski reste le principal facteur d'attractivité et le restera encore longtemps ». Forts de cette certitude —que l'on peut tout de même questionner au regard de la baisse de fréquentation continue d'une part et des problèmes récurrent d'enneigement d'autre part―, les projets d'extension de domaines skiables, de liaisons inter-stations, d'aménagements de toutes sortes, fleurissent de toute part. Des gros, des petits, des "UTN" [2] simples, des projets intégrés dans des SCOTs [3]... Et cela dans le pays déjà détenteur du record du monde des stations de ski [4] (même si certaines stations n'hésitent parfois pas à manipuler un tout petit peu les chiffres [5]). UNE MOBILISATION... C'est nouveau, on observe ces derniers mois que l'opposition s'exprime. Une opposition de plus en plus locale. Jusqu'ici, seules les "grandes" associations montagne, au rang desquelles on comptait la FRAPNA, le Club alpin, et Mountain Wilderness bien entendu, s'engageaient pour lutter contre ces projets destructeurs. Depuis peu, les habitants se structurant par eux-mêmes en collectifs locaux, s'opposent à cette fuite en avant du "tout ski", et rejoignent ces associations de protection de la nature ou de pratiquants. Nos associations y voient pour partie un résultat de l'implication, des succès et de la pédagogie déployée vis-à-vis de ces projets aberrant. C'est sans doute également le résultat des impacts de plus en plus visibles du réchauffement climatique. Cela s'explique enfin sans aucun doute en réaction à une confiscation des montagnes au profit d'une économie du ski hors-sol, sans véritable lien avec les territoires de montagne. ... QUI OBTIENT DES RÉSULTATS POSITIFS Cette mobilisation inédite s'est traduite par des manifestations marquantes. Celle contre l'extension du domaine skiable de Chamrousse dans le secteur des Vans, en mars 2016, a rassemblé plus de 600 personnes, et a conduit à l'abandon des velléités d'extension de la station. Dans les Pyrénées-Orientales, la fusion des quatre stations de Font-Romeu, Bolquère Pyrénées 2000, Les Angles et Formiguères, via l'unification, l'extension et la liaison de leurs domaines skiables a conduit à une mobilisation sur le terrain rassemblant plus de 300 personnes. Finalement, la Secrétaire d'État à la Biodiversité, Barbara Pompili, a tranché : ce projet de liaison ne pourra voir le jour, compte tenu de son incompatibilité avec la charte du Parc naturel régional des Pyrénées catalanes, sur le territoire duquel les stations sont situées. En Haute-Savoie, le 21 janvier 2017, près de 700 randonneurs à ski se retrouvait au col Ratti pour dénoncer le projet de liaison entre les domaines skiables du Roc d'Enfer et du mont Chéry, aux Gets. Moins de trois semaines plus tard, les élus locaux se faisait rappeler par les deux sous-préfets concernés par ce projet (celui de Bonneville et celle de Thonon) l'importance des espaces natures concernés, « l'un des derniers massifs vierges du secteur », réservoirs de biodiversité identifié au SRCE [

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